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une chercheuse en plein travail sur le mélanome
23/07/2018

Une nouvelle piste pour le traitement du mélanome

Par: Genepredict
Catégorie: Mélanome   Prévention-mélanome   

Le mélanome est une tumeur maligne développée à partir des mélanocytes de la peau. Cette tumeur très agressive métastase fréquemment et est très résistante à la chimiothérapie et à la radiothérapie.

La prévention reste donc l’arme anti-mélanome la plus efficace puisque, détecté à un stade précoce, le mélanome se guérit facilement tandis qu’au stade métastatique la durée médiane de survie est inférieure à 1 an.

Des traitements très récents

Si la prévention est efficace, on ne peut pas en dire autant des traitements, même si les choses tendent à s’améliorer. Il y a quelques années les médecins ne disposaient d’aucune arme efficace pour lutter contre le mélanome métastatique.

Depuis peu, des thérapies ciblées ainsi que des immunothérapies ont fait leur apparition. Celles-ci ciblent la mutation prédominante à l’origine du développement d’un mélanome et permettent d’améliorer l’espérance de vie des malades sans toutefois pouvoir vraiment les guérir.

Et comme malheureusement tous les malades ne répondent pas positivement à ces thérapies, l’élaboration de nouveaux traitements reste une nécessité absolue.

Une nouvelle piste prometteuse

C’est dans ce contexte que l’équipe GEO (Expression des Gènes et Oncogenèse), dirigée par le Professeur Marie-Dominique Galibert à l’Institut de génétique et développement de Rennes explore actuellement une piste prometteuse pour traiter et ralentir le développement du mélanome.

Le principe est simple : il s’agit de restaurer le mécanisme naturel de l’organisme servant à bloquer la multiplication anarchique des cellules cancéreuses. Ce mécanisme, dans le cas du mélanome, est désactivé et tout le travail des chercheurs rennais à consisté à comprendre le mécanisme moléculaire responsable de ce blocage.

Ils se sont aperçu que le frein moléculaire antitumoral constitué par un petit ARN (miR-16) était inhibé dans la cellule cancéreuse car séquestré sur un ARN de grande taille (TYP1). Le miR-16 ne pouvait donc pas exercer sa fonction naturelle de régulation antitumorale.

Une fois ce mécanisme identifié, ils ont mis au point un système thérapeutique basé sur une molécule spécifique pour le contrer et réactiver ainsi la fonction naturelle antitumorale.

Une stratégie originale présentant l’avantage de n’impacter que les cellules de mélanome et donc de ne pas développer d’effets indésirables pour les autres cellules ou tissus du malade.

Des résultats in vivo et in vitro

L’équipe rennaise, en testant sa molécule in vivo et in vitro, a constaté que dans les 2 cas, la prolifération de cellules tumorales était fortement ralentie. Ces bons résultats l’ont convaincu de déposer un brevet avec l’aide de la Satt Ouest Valorisation pour sécuriser son travail et pouvoir avancer vers une mise sur le marché, qui demeure pour le moment un objectif lointain.

Il faut en effet tout d’abord procéder à l’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité de la nouvelle molécule, une étape nécessitant des moyens importants.

En attendant les chercheurs ont fait une présentation de leur travail en avril 2017 lors de la rencontre annuelle de l’Association américaine de la recherche contre le cancer. Une publication dans la revue internationale Nature Cell Biology est aussi prévue prochainement.

L’équipe est maintenant attelée à la recherche d’un partenaire industriel capable de la soutenir dans l’étape cruciale de l’évaluation clinique de sa molécule.

 

Pour plus de renseignements: https://www.espace-sciences.org/sciences-ouest/355/dossier/melanome-une-therapie-ciblee